Avez-vous déjà eu le sentiment d’être dans un film? C’est ce qui s’est passé pour moi hier. Vous ne me connaissez pas bien, et pourtant je suis à la tête de ce blogue. Je pense qu’il est enfin temps de me mettre à nue. Il est temps de dissiper le nuage mystérieux.
Bienvenue dans l’enceinte de mon propre nuage mystérieux
Je m’appelle Clémentine Destien, et ma passion, vous l’avez compris, c’est les Polars. J’ai grandi à Stockholm, dans une maison en bordure d’une rivière. De parents français de souche, je me nourrissais essentiellement de lectures traduites en français, tels que les Agatha Christie. Tout a changé lorsque j’ai appris l’anglais. En Suède, il est tout à fait normal pour les enfants de parler dès leur plus tendre enfance trois langues, et moi je n’en parlais qu’une ! M’attaquant tous les soirs à la langue de Shakespeare, je finis par la comprendre aux alentours de mes douze ans. Ainsi, ma vie fut enfin rythmée par les polars et la succession d’un nuage mystérieux à l’autre. Plus le temps avançait, plus je dévorais les aventures des détectives passionnés et le temps maussade propres à ce type de bouquins.
Peut-être suis-je passionnée au point où je me rêverai détective moi-même. Je rêve de vivre une aventure rocambolesque et de déceler des mystères invraisemblables, je rêve au final de vivre dans mon propre nuage mystérieux …
Et bien justement, hier, en allant à la boulangerie, quelque chose d’étonnant m’est arrivé. Je cherchais des pièces pour acheter ma baguette, mais je ne trouvais pas la monnaie exacte. Soudainement, un grand homme me fit de l’ombre, jeta une pièce à la boulangère et partit sans rien dire. Vous allez me dire, mais où est le mystère là-dedans ? Et bien, il n’avait pas acheté de baguette ! Il est juste apparu derrière moi sans rien dire et a payé pour ma baguette ! Je suis une aventurière, et j’ai donc bien entendu essayé de suivre cet homme au plus vite.
Attendez que je vous raconte
Je vous remets dans le contexte. Il est 18h, il fait encore jour, mais le soleil ne va pas tarder à se coucher. J’avais enfilé mes vieilles bottes de pluie Aigle, car bien entendu, Paris ne peut s’empêcher de verser ses larmes à longueur de journée. J’avais travaillé durement, et je cherchais clairement à me changer les idées.
Je traversais donc la rue, puis le feu rouge afin de suivre cet inconnu. Il marchait d’un pas pressé, presque suspect, regardant souvent derrière son épaule. Cela m’a convaincue qu’il fallait que je me mette en mode incognito ! Je raclais les murs, gardant une bonne distance de sécurité entre nous deux, ma baguette déjà trempée par la pluie, et donc, immangeable. L’homme bifurqua soudainement dans une petite ruelle sombre. J’hésitais à le suivre, mais l’adrénaline était trop forte ! Il ralentit son pas, se sentant probablement en sécurité. Je le suivais cette fois-ci avec plus d’appréhension, j’étais tout de même très proche de lui. Il poussa une vieille grille grinçante au bout de la ruelle, sur la droite, et tourna. Je m’arrêtais, attendant quelques secondes qu’il s’éloigne. Je le suivais enfin, et ce qui apparut me frigorifia.
Cet homme semblait être un itinérant, ou un sans-abri. Derrière la grille se trouvaient de vieux cartons, un sac de couchage et une gamelle. L’homme s’était assis en silence. Soudainement, un grand bouledogue se mit à aboyer, m’ayant repérée. Prenant peur, je quittais la ruelle sombre en courant, lâchant ma baguette par terre. Terrifiée, et pourtant, curieuse, je ne comprenais pas ce que cet homme faisait quinze minutes plus tôt dans la boulangerie, pour se retrouver dans ce vieux coin de rue abandonné.
Vous avez apprécié cette histoire ? Dans cette autre nouvelle, une jeune femme se devient la proie d’un inquiétant prédateur