Critique Cinéma : Huit femmes de François Ozon – POLAR MAG

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Le film Huit Femmes reprend la pièce classique de Robert Thomas. Je vous offre ici ma critique cinéma de cette adaptation du réalisateur phare du cinéma français moderne, François Ozon.

Avant la critique, le résumé…

Dans les années 50, une famille recomposée s’apprête à passer à table. C’est Noël, et l’ambiance est au beau fixe. Le meurtre du maitre de maison, Marcel, retrouvé poignardé dans son lit, laisse tout le monde pantois. Laquelle des huit femmes présentes dans la maison, est responsable de ce meurtre ? Il est enfin temps de dévoiler les secrets jalousement gardés de toutes ces femmes, et c’est avec grand plaisir qu’Ozon s’amuse à nos dépends.

Les personnages de Thomas font leur cinéma pour Ozon

Au-delà du mystère qui nous tient en haleine tout au long du film, et de la superbe réalisation d’ Ozon, Huit femmes n’aurait pas autant été un succès sans la ribambelle d’actrices 5 étoiles qui en font partie. On en sait pas même par qui commencer, tant elles sont toutes délicieusement sordides !

Commençons par Danielle Darrieux, qui interprète Mamy. Belle-mère de la victime, elle est aussi égoïste qu’avare. Ayant un certain penchant pour l’alcool, on apprend qu’elle a tué son mari, un colonel qu’elle haïssait.

Nous avons aussi Gaby, la femme de la victime, jouée par la charmante Catherine Deneuve. Mariée récemment à Marcel, elle a donné naissance à Suzon avant de l’épouser. Elle le trompe avec son associé, Jacques Farnoux, avec qui elle avait eu l’intention de convoler vers Mexico, avant que Marcel ne meure. Tout comme Mamy, elle est obsédée par l’argent.

Suzon, (Virginie Ledoyen) est la belle-fille de la victime. Elle apprend durant le film qu’elle n’est pas la fille biologique de Marcel. Ce qui tombe bien au final, puisque l’enfant qu’elle porte est, selon elle, de Marcel lui-même !

Catherine (Ludivine Sagnier) est la fille cadette de Marcel, et elle adule son père ! Cette petite insolente est aussi paresseuse qu’engagée dans les droits de la femme. Elle déteste toutes les femmes de la maison, en particulier sa tante Augustine.

Pierrette, dont l’interprète est Fanny Ardant, est la sœur de Marcel. C’est une ancienne danseuse nue, tout aussi vénale que le reste des femmes de la maison. On apprend qu’elle exploitait la fortune de son frère jusqu’à la veille de sa mort, dont elle est parvenue à se faire remettre 500 000 francs ! Pierrette est aussi la maitresse de Jacques Farnoux (l’amant de Gaby), et de Madame Chanel.

Madame Chanel (Firmine Richard) est la gouvernante et la cuisinière de Catherine et Suzon. Elle est jalouse de la relation de Pierrette et Marcel car elle a des rapports sexuels avec Pierrette, à qui elle a fini par s’attacher.

Louise (Emmanuelle Béart) voue une passion sans bornes à Gaby, à la limite de l’amour ambigüe. Mais c’est aussi la maitresse de Monsieur, et partage avec Pierrette, le lit de plusieurs notables du pays.

Augustine, interprétée par Isabelle Hupert, est la belle-sœur de la victime et la sœur de Gaby. C’est une vieille fille aigrie, gourmande, hypocondriaque et médisante. Toujours vierge, elle rêve de devenir la maitresse de son beau-frère. Elle noie son chagrin dans les mesquineries et dans la lecture de romans à l’eau de rose. Elle tente de se transformer en femme fatale au milieu du film pour ressembler à sa sœur. Jamais remise de la mort de son père, elle tente de tuer sa mère, lorsque celle-ci reconnait avoir tué son mari.

Critique cinéma: mon verdict final

Encore aujourd’hui, Huit Femmes demeure un des projets les plus connus de François Ozon. Respectant son matériel source, le film est ponctué de nombreuses scènes dignes d’une comédie musicale. Cet étonnant et excellent cocktail de comédie, de thriller, et de film policier détient un scénario très bien écrit. Huit femmes est en quelque sorte un mélange entre un Cluedo au féminin et un Agatha Christie ! Une dizaine de nominations aux Césars plus tard, et malheureusement aucune victoire, Ozon aura osé mélanger toutes les actrices les plus mythiques du cinéma français afin qu’elles se mettent à nu. À voir absolument.