Le film noir est un genre cinématographique qui a marqué le Hollywood des années 40 et 50, même s’il est aujourd’hui pratiquement disparu, le concept est toutefois bien vivant dans d’autres formes artistiques telles que la bande dessinée. C’est peut-être en partie pourquoi bien peu de gens connaissaient le bédéiste Frank Miller avant la sortie, le 1er avril 2005 de l’adaptation cinématographique de sa série Sin City sous la supervision du réalisateur Robert Rodriguez. Attendu depuis longtemps par les amateurs des histoires de Miller, le réalisateur américain a également pu compter sur la participation de son ami de longue date Quentin Tarantino pour faire mousser l’engouement pour son hommage sublime au film noir d’antan. En effet, depuis leur collaboration sur From Dusk Till Dawn, les deux cinéastes entretiennent une amitié profonde qui s’est souvent traduite, au grand plaisir des cinéphiles, par des collaborations complètement délurées. On n’a qu’à penser au programme double Grindhouse en 2007 qui rendait hommage aux films d’exploitations des années 70, genre de niche qui a succédé au film noir à la fin des années 50.
Sin City: Le film noir à la saveur du jour
C’est donc en avril 2005 que Sin City prenait l’affiche sur les écrans partout à travers la planète. Se destinant résolument à un public adulte et averti, le film est caractérisé par la violence de ses scènes , des dialogues souvent très crus et un mode de colorisation de l’image révolutionnaire qui permet de tourner le film noir et blanc en ajoutant des couleurs à des éléments particuliers pour mettre de l’emphase sur ces derniers. Le long métrage connait dès sa sortie en salle un succès considérable autant auprès des critiques que du grand public. Mettant en scène un savant mélange d’acteurs populaires de l’époque (Jessica Alba, Brittany Murphy, Josh Hartnett) et de vétérans du paysage hollywoodien (Bruce Willis, Mickey Rourke, Clive Owen), le film raconte trois histoires se déroulant de manière parallèle dans la mégapole de Sin City. Rongée par les vices du jeu, de la prostitution et gangrenés par le crime organisé, Sin City est le refuge d’une faune criminelle très diversifiée et rares sont ceux qui arpentent ses rues sans avoir au moins une douzaine de squelettes macabres dans le placard.
Le Film: Trois destins, une soirée mouvementée …
C’est notamment le cas de Marv, un ex-prisonnier ravagé par une vie d’excès qui tentera au péril de sa vie de retrouver les assassins de Goldie, une prostituée de qui il s’est amouraché. Pour John Hartigan, détective au sein du service de police de Sin City, la vie se résume à une vaste et perpétuelle agonie après qu’il ait secouru Nancy Callahan, une gamine de 11 ans des griffes d’un meurtrier pervers. Quelques années plus tard, la jeune Nancy, devenue effeuilleuse, demeure son unique ancre à la vie. Un soir, elle disparait subitement et Hartigan se fera un devoir de la retrouver saine et sauve pour une deuxième fois. Profitant de son nouveau visage suite à une chirurgie plastique, Dwight McCarthy visite Shellie, une amie, quand Jackie Boy, un personnage lugubre vient cogner à la porte de la jeune femme en compagnie de sa bande. Suite à une altercation, McCarthy humilie le malfrat qui ne perd pas de temps pour prendre la poudre d’escampette. Craignant que le groupe de Jackie Boy ne s’en prenne à d’autres jeunes femmes, Dwight les prend en filature et se retrouve malgré lui plongé dans une guerre de territoire entre la police de Sin City et les prostituées qui contrôlent le district de Old Town.
Sin City 2: un héritier décevant
Laissant les cinéphiles sur leur faim pendant près de 10 ans, une suite au film original est annoncée pour 2014 et entre en production en 2012. Reprenant le cadre «film noir» qui avait fait le succès du premier opus, le film permet également de renouer avec certains des personnages rencontrés dans le premier volet. Le film sera cependant reçu avec tiédeur par les critiques et peinera à étancher la soif des amateurs de la première mouture. Connaissant tout de même un certain succès commercial, le film est considéré comme une déception par plusieurs commentateurs du milieu du cinéma.
Au moment d’écrire ces lignes, aucune suite n’était prévue pour la saga Sin City.